Quand BMW a annoncé le lancement d’un nouveau concept de mobilité urbaine, on n’y croyait pas vraiment. Puis la marque BMWi est apparue. Quand BMWi a annoncé que son premier véhicule serait une citadine électrique, on n’y croyait pas non plus. Et voilà que la petite i3 est arrivée. Forcément une crainte pour le passionné automobile que je suis car BMW rime avant tout avec plaisir de conduite. Alors quand l’une des toutes premières agences BMWi m’invite à l’essayer, je ne me fais pas prier. Direction donc la concession BMW Pelras à Toulouse pour découvrir et essayer cette BMW. Née électrique, reste-t-elle fidèle au plaisir de conduire cher à la marque à l’Hélice jusqu’à en devenir “électrisante” comme l’annonce la pub? Verdict.
BMW i, tout un concept?
Pour lancer un véhicule électrique, le premier d’une longue série, BMW a longuement réfléchi. Le constructeur n’a pas voulu faire les choses à moitié en adaptant une voiture de sa gamme à l’électrique. Non, BMW a voulu créer un véritable concept de mobilité qui va bien au-delà de la voiture. Objectif? Une mobilité quotidienne et donc, au-delà de la voiture, des services et prestations associées à l’achat du véhicule. Le constructeur prône aussi un mode de production des véhicules qui réduit les émissions de CO2 et les consommations de matières premières tout en pensant à chaque étape au recyclage. Cet aspect écologique doit se retrouver dans les espaces BMWi qui font la part belle à l’efficience et à la connectivité, les deux valeurs fondamentales de cette nouvelle marque avec une exposition épurée comme vous pouvez le constater ci-dessous dans le showroom Pelras :
Une démarche surprenante mais surtout inédite pour le constructeur qui a donc opté pour une communication à la fois pédagogique et plus dynamique qu’à l’accoutumée, sur fond de HollySiz :
Quand on concept-car descend dans la rue?
Très fidèle au concept éponyme, la BMW i3 fait partie de ces véhicules qu’il faut voir en vrai avant de se faire un véritable avis. Si elle ne vous plait pas sur les photos -c’était mon cas-, donnez lui alors sa chance en allant à sa découverte. Immédiatement reconnaissable comme une BMW grâce à sa calandre et sa face avant typiques, le reste l’est beaucoup moins. Les designers de BMW ont eu une liberté d’expression importante grâce à l’architecture LifeDrive constituée de deux ensembles indépendants l’un de l’autre.
Le module Life correspond à l’habitacle en carbone et le module Drive intègre le châssis, le groupe propulseur et la batterie haute tension. L’architecture LifeDrive compense non seulement le surpoids lié à la batterie haute tension, mais abaisse en plus le centre de gravité de la voiture. Esthétiquement, la I3 inaugure quelques gimmicks qui se retrouveront sur d’autres BMWi comme la “black belt”, cet ensemble capot, toit et hayon noirs qui allègent visuellement la voiture ou encore le “stream flow”, des vastes surfaces vitrées qui convergent vers un arrière plus fin. Au final, parmi les citadines, la i3 affiche un design atypique et agréable à la fois promesse d’habitabilité record et dynamisme, notamment grâce aux belles jantes alliages 19 pouces!
Voiture à vivre?
Vue de l’extérieur, la i3 promet une belle habitabilité avec son architecture haute. En ouvrant la longue porte avant, on découvre une planche de bord suspendue et apaisante. BMW a travaillé sur le sentiment de bien-être avec des matériaux doux à la vue comme au toucher. L’absence de tunnel de transmission permet de dégager un bel espace aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. On déplorera alors une console centrale un peu trop imposante mais on sera séduit par l’utilisation massive de matériaux naturels comme le bandeau en eucalyptus qui recouvre la planche de bord. Idem pour le cuir des sièges tanné avec de l’extrait de feuilles d’olivier. C’est aussi qualitatif que beau visuellement. Technologique, la petite i3 adopte aussi le très pratique système multimédia Connected Drive des autres BMW : une réussite tant sur le plan graphique et par sa simplicité d’utilisation. Les éléments clés de la voiture comme l’autonomie sont même gérables à distance via une application smartphone.
Le petit volant permet une bonne prise en main et sa taille renvoie immédiatement au côté sportif cher à la marque. L’architecture haute permet de dominer un peu le trafic sans pour autant avoir l’habitude de conduire un monospace.
L’accessibilité aux places arrières est bonne une fois qu’on a compris que pour utiliser les deux petits ouvrants, il faut au préalable ouvrir les portes avants. Pas pratique! Pour une citadine, le coffre est correct (260 litres) même si son seuil de chargement haut rendra certains chargements plus contraignants…
Le plaisir… de conduire?
C’est bien entendu sur ce point que l’i3 est le plus attendu. Quand on porte le patronyme BMW, on se doit d’être à la hauteur. Tenue de route, performance… bref, on réclame le plaisir de conduire habituel du constructeur. Et… on n’est pas déçu! Car si BMW a créé un véhicule électrique, la marque a choisi de lui offrir une puissance confortable de 170 chevaux. Et comme l’architecture LifeDrive fait la part belle au carbone, la i3 affiche un poids contenu de 1200kg, soit moins qu’une Renault Clio! Voilà donc un rapport poids/puissance plus que correct avec l’avantage lié aux véhicules électriques : la disponibilité immédiate de la puissance maximum. Bref, rien qu’en prenant la petite ligne droite pour sortir de la concession et rejoindre le périphérique toulousain, on a le sourire qui monte aux lèvres!
Agile, performante, la petite i3 se comporte très bien sur la route et c’est bien la moindre des choses quand on s’appelle BMW. Très à l’aise, elle s’insère vite dans le trafic et d’aucuns regretteront d’avoir voulu vous narguer au feu rouge tant elle s’élance bien plus vite que toutes les voitures thermiques. Parfaite citadine, on appréciera son silence de fonctionnement et son insonorisation soignée qui nous permettent de profiter pleinement de la sono de qualité. Le confort est bon mais ferme comme c’est toujours le cas des véhicules germaniques. Et pour le coup, les roues de 19 pouces (voire 20 en option) n’aident pas forcément…
La récupération d’énergie vous réserve par ailleurs une surprise déroutante lors des premiers tours de roue, avec un frein moteur important. A peine vous levez le pied de l’accélérateur que la petite freine aussitôt. Heureusement, les feux stops s’allument ce qui évitera des mauvaises surprises pour les conducteurs qui vous suivent. C’est surprenant au début mais au final on apprécie de ne pratiquement plus utiliser la pédale de frein en milieu urbain. Bluffant!
On the road again?
Après avoir parcouru plusieurs dizaines de kilomètres au volant de cette i3 en ville et sur route, voilà que l’angoisse m’envahit. Vais-je avoir assez de batterie pour rentrer? Et bonne surprise, l’ordinateur de bord m’indique qu’il me reste encore presque deux cents kilomètres. Par quelle magie? Parce que l’i3 se dote, en option, d’un prolongateur d’autonomie. Dénommé REX, il s’agit en fait d’un bi-cylindre emprunté à la gamme scooter de BMW. Mais contrairement à une Chevrolet Volt, ce moteur ne propulse pas la voiture, il sert simplement à conserver la charge de la batterie. Autrement dit, on ne perd pas du tout en puissance. Bref, une option coûteuse (4710€) mais indispensable pour être tranquille. BMW efface ainsi le premier frein à l’achat des voitures électriques, l’autonomie.
Et le prix dans tout ça?
A partir de 28 990€ (bonus écologique 2014 déduit), la BMW i3 n’est bien entendu pas à portée de toutes les bourses. Comme toutes les BMW au demeurant. Le prix de transaction devrait d’ailleurs dépasser les 40K€ en prenant la version Urban Life parfaitement équipée et le prolongateur REX. Elle inclut par ailleurs une prise de recharge 220 V (pour une installation spécifique WallBox, il faudra passer par la liste des options). L’i3 vous propose également de nombreux services comme le prêt d’une BMW thermique pour les vacances ou le week-end. Alors certes, loin de moi l’idée de vous dire que cette voiture est accessible. Pour autant, son rapport prix/prestations n’a rien d’exorbitant. Les batteries (garanties huit ans) sont incluses dans ce prix. Surtout, cette i3 n’a pas de réelle concurrente. Une Zoé est bien moins premium tandis qu’une Leaf est bien moins aboutie. BMW propose par ailleurs de nombreux offres de location sans apport avec garantie et entretien inclus à des tarifs compétitifs.
Le Verdict :
Première citadine électrique premium, la BMW i3 convainc. Déroutante de prime abord, que ce soit par son esthétique, inédite dans la catégorie des citadines et encore plus dans la gamme BMW comme par sa conduite, elle se montre rapidement séduisante. Habitable, bien finie, connectée, elle n’en oublie pas pour autant ses gênes BMW avec un véritable plaisir de conduite. Une voiture qui met de bonne humeur à en devenir excitante ou plutôt électrisante comme le dit BMW! Personnalisable, innovante, pratique et haut de gamme l’i3 n’est pas exempte de défauts (confort ferme, petit coffre, seulement 4 étoiles aux crash-tests EuroNCAP) mais la proposition de BMW n’en demeure pas moins aboutie. Bref, l’i3 peut parfaitement séduire ceux qui recherchent une citadine premium capable de sortir de la ville le week-end ou devenir la seconde voiture du foyer de la clientèle BMW. Au risque de piquer quelques clients à sa plus proche concurrente qui risque d’être…. sa cousine MINI!
Les + : véhicule abouti, design original, plaisir de conduite préservé, autonomie avec prolongateur REX, habitacle spacieux et de qualité, panoplie de services.
Les – : volume du coffre, confort ferme, ouverture des portes arrières, communication encore trop timide de BMW sur le produit et ses services.
Un grand merci pour cet essai aux équipes de BMW Pelras Toulouse et particulièrement à Grégory CORBIÈRE, Directeur de la concession et Laurent MARRASSÉ, Responsable Marketing.
Photos : Tom Ridoux (Asphalt Addicts) et Turbo.fr. Tous droits Réservés.
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