Dire que Jaguar se porte mal est un euphémisme. Cette marque légendaire subit un inexorable écroulement de ses ventes depuis dix ans. Sa descente en gamme s’est soldé par un échec, avec une berline XE et un SUV E-Pace qui n’ont pas réussi à faire le poids face aux BMW Série 3 ou Mercedes GLA. Ainsi, en 2018, Jaguar vendait 180 000 voitures dans le monde. L’an passé, ce nombre a été divisé par trois. La marque a enchainé une valse de ses dirigeants ce qui n’a, sans doute, pas aidé à tenir un cap. Si les rumeurs de cession voire même d’arrêt pur et simple ont circulé, le groupe Tata, propriétaire de Jaguar, a décidé de donner une dernière chance à la marque. Qui, il est vrai, pourrait assurer une belle complémentarité avec Range Rover, Discovery et Defender.
Nouvelle identité de marque Jaguar : le modernisme exubérant
Ainsi, Jaguar s’apprête à devenir une marque 100% électrique, veut monter fortement en gamme et quitter ainsi l’univers du premium pour celui du luxe. Un pari ambitieux mais qui pourrait être salvateur, et finalement pas si éloigné de ce que Jaguar a pu être par le passé. Une gamme de trois véhicules 100% électriques est déjà annoncée. Le premier d’entre eux sera une GT 4 portes concurrente de la Porsche Taycan. Elle arrivera sur le marché en 2026. Le 2 décembre, la firme présentera un concept annonçant le design des futurs modèles. Attention, tout va changer.
Car pour marquer son renouveau, Jaguar se réinvente en profondeur et pour cela, opère un retour aux sources. “copy nothing”, sa nouvelle philosophie, s’inspire de ce que Sir William Lyons, fondateur du constructeur, disait à propos des modèles. Une Jaguar se doit d’être “a copy of nothing”. La transformation va se traduire par le “Modernisme Exubérant”. Qu’on retrouvera sur les modèles mais aussi dans l’ensemble de l’univers Jaguar qui devient très coloré, décalé et épuré.
Copy nothing : La mode et l’art comme sources d’inspiration
Jaguar s’inspire ici clairement des marques de luxe issues de l’univers de la mode et ces visuels très artistiques pourraient parfaitement s’apparenter à une campagne publicitaire signée Gucci ou Balenciaga. Des marques qui, elles aussi, ont dû se réinventer pour surmonter des difficultés. Si la marque n’a pas encore révélé tous les détails de sa nouvelle identité graphique, elle confirme que l’exubérance de la couleur en sera une pierre angulaire, tandis que tous les tons se rapporteront aux trois couleurs primaires que sont le rouge, le jaune et le bleu.
Cette inspiration en provenance des maisons de haute couture se poursuit jusque dans l’écriture très épurée du nouveau logo et sa version simplifiée qui là encore rappelle Gucci ou Chanel. Le félin ne disparait pas totalement. Il ne sera désormais plus visible sur la carrosserie des modèles, mais sera présent à bord sur des détails stylistiques comme par exemple des marqueteries.
Jaguar en dévoilera plus le 2 décembre. Le constructeur s’associe ainsi à la Miami Art Week pour présenter mondialement cette nouvelle identité de marque “copy nothing” et son incarnation physique au travers d’un concept car prometteur. À travers une série d’espaces de galerie soigneusement organisés sur deux sites, Jaguar partagera sa plateforme avec de nouveaux artistes émergents et révolutionnaires.
On en pense quoi ?
Les puristes seront sans doute surpris. Car ce qui est présenté pourrait nous faire penser que Jaguar n’est plus Jaguar. Mais en même temps, le constructeur ne peut pas vivre indéfiniment dans le passé. Et les puristes ou les fans n’ont jamais permis à une marque de vendre des voitures. Qui plus est, nous sommes en 2024 et les gros moteurs, le cuir à bord des véhicules ou encore les boiseries, c’est très joli dans un salon ou en photos, mais ce n’est pas ce que les clients du premium achètent. En voulant monter d’un cran, et adopter un positionnement plus luxueux, Jaguar emprunte un chemin nouveau, qui, dans d’autres univers, tels que le luxe, a souvent été salvateur. Ainsi, personnellement, je trouve cette nouvelle identité de marque prometteuse et j’ai hâte de découvrir le “nouveau Jaguar”.
Laisser un commentaire