Lors des essais presse, on ne fait pas qu’essayer une nouvelle voiture. C’est aussi l’occasion de passer un moment privilégié avec les concepteurs du modèle. Durant les essais de la nouvelle DS 9, plusieurs membres du projet avaient fait le déplacement. Pour un marketeux/communicant automobile, c’est une occasion unique d’échanger avec eux pour comprendre leur travail. Et mettre en lumière ces femmes et hommes qui ont travaillé dur pendant des années pour nous livrer “leur bébé”. Confidences et anecdotes des experts DS à l’origine de la nouvelle DS 9. Partie 1.
Thierry Metroz, the Boss !
Dans l’univers du design automobile, tout le monde connaît Thierry Metroz. Il est à la tête du design DS depuis 2012. Entre deux réunions avec Béatrice Foucher, Directrice de la marque, et ses équipes, il a passé un moment avec nous. Passionné et passionnant, Thierry Metroz nous dit quelques mots sur DS 9 et le design DS en général. D’abord, s’il insiste sur la nécessité pour DS d’avoir lancé la marque avec le DS 7 Crossback puis le DS 3 Crossback “des silhouettes demandées par le marché, il nous fallait y être”, il ne cache pas sa fierté de lancer aujourd’hui une grande berline. “Ca fait du bien de dessiner autre chose qu’un SUV. D’ailleurs, je pousse beaucoup auprès de Béatrice (NDLR : Béatrice Foucher, DG de la marque), pour que nous ayons des berlines. L’électrification va aussi dans ce sens, avec des silhouettes plus basses pour l’efficience“. Son rêve ultime? “Réaliser une nouvelle SM !” Voilà qui me fait tilt ! Je lui demande alors si derrière les esquisses présentées l’an dernier pour célébrer les 50 ans de la SM, se cache un futur modèle? “Non… mais on réfléchit beaucoup à faire une ré-interprétation de la SM. On y travaille”… On n’obtiendra pas plus d’information, mais le sourire de Thierry Metroz en dit long! Si le designer peut être fier de la ligne de sa nouvelle berline, je lui demande quels sont les détails qui lui plaisent le plus, alors que nous nous tenons à côté d’une DS 9 E-tense 360 4×4. Il y aurait beaucoup à dire, mais il s’arrête sur deux points : “les DS Cornets, qui rendent hommage à la DS de 1955. Comme l’originale, nous avons voulu que soit l’emplacement des clignotants. Mais pour des questions de hauteur, de largeur et de visibilité, ça n’a pas été possible, nous n’aurions pas pu les homologuer. Mais nous voulions ce clin d’oeil, alors on a tout de même décidé de les réaliser et d’en faire des feux de position qui s’accordent parfaitement avec la chute de toit qui donne une allure fastback à DS 9”. Autre satisfaction? “les jantes 20 pouces spécifiques à cette version (NDLR : 360) qui sont magnifiques! D’ailleurs, nous avons pu en faire une déclinaison sur la nouvelle DS 4 La Première”. Au-delà de l’esthétique, il y a une autre anecdote liée à ces jantes, à découvrir plus bas !
Mathilde Fourreau, Designer Couleurs & Matières
Restons dans le design, mais cette fois en passant à bord. On sait que DS s’inspire beaucoup d’univers hors automobile. Notamment dans la conception de ses intérieurs. D’ailleurs, Mathilde Fourreau, chez DS depuis 5 ans, n’est pas issue de l’automobile. Sur le quai de la gare, elle nous explique qu’elle vient avant tout de l’architecture d’intérieur. Comment est-elle arrivée dans l’auto? “Par hasard. Je travaillais à Shanghai dans l’architecture intérieure et j’ai eu l’occasion de faire une présentation d’inspiration devant des responsables de Jaguar. Puis j’ai quitté la Chine pour aller travailler à Milan durant 2 ans. Chez Jaguar, on s’est rappelé de moi et on m’a contacté pour aller travailler à Coventry sur l’intérieur des nouveaux modèles”. Un univers très différent du sien, mais “une vraie envie d’apporter quelque chose de nouveau à bord des véhicules”. Arrivée chez DS en 2018, Mathilde Fourreau nous confie avoir mené plusieurs projets “majoritairement sur des séries limitées”. DS 9? C’est logiquement son expérience en Chine et la vocation mondiale de la voiture qui ont conduit à ce qu’elle y participe. Elle nous commente d’ailleurs ses choix : “la teinte rouge rubis, sublime, c’est un vrai parti-pris. Il n’y a rien de pareil dans l’automobile. Et la prouesse d’avoir réussi à convaincre de la nécessité de mettre du cuir avec surpiqures partout”. Ce dont elle est fière? “Le haut des contre-portes et la coiffe du tableau de bord, il a fallu vraiment batailler pour imposer ces investissements qui semblent aujourd’hui évidents lorsqu’on monte à bord de DS 9”. Je la taquine alors sur certaines finitions de la version Performance Line + avec quelques plastiques bruts non peints à l’inverse de la version Rivoli et qui détonnent un peu selon moi. “Montrez-moi !” Elle se précipite à bord d’une DS 9! “Ah oui! On a fait des essais, mais ce n’était pas qualitatif de peindre ces éléments dans un noir mat, il a fallu faire des choix”. Mais on voit l’experte qui veut toujours optimiser le designer intérieur en nous confiant “il n’est pas dit qu’on ne réfléchisse pas déjà à des évolutions sur le sujet”…
Jean-Philippe Delaire, Directeur du projet DS 9 E-Tense 360 4×4
Malheureusement, le temps étant compté, on n’a pu pas discuter autant qu’on l’aurait souhaité avec Jean-Philippe Delaire. Mais après l’essai de la DS 9 E-Tense de 360 ch, il vient recueillir mes impressions. Et lorsque Thierry Metroz se mêle à la conversion, Jean-Philippe Delaire nous explique les spécificités du modèle. D’ailleurs, “elle est toujours en phase de mise au point, d’où le fait que vous essayez un prototype. On veut qu’elle soit parfaite pour son lancement”. Ici, l’objectif n’est pas d’en faire une sportive “mais un véritable fleuron de la gamme DS 9. Elle doit garder son typage confort tout en offrant des performances de premier plan. On a optimisé les suspensions, le freinage, élargi les voies et la gestion de la batterie, un travail bien plus important qu’il n’y parait”. Et c’est Jean-Philippe Delaire qui nous compte l’anecdote sur les jantes de 20 pouces lorsque quelqu’un lui fait remarquer l’appendice sur le pare-choc. “C’est pour l’homologation. Les roues ne doivent pas dépasser de la carrosserie et cette version dispose de voies élargies”. Pourtant on remarque que les roues nous semblent vraiment très affleurantes. “Oui, nous avons réussi à obtenir l’homologation de cette disposition. D’ailleurs, DS 9 nous ouvre la voie pour procéder de même pour de futurs véhicules. Elle nous a permis de faire évoluer les normes”. Voilà qui plait beaucoup à Thierry Metroz qui rebondit : “en tant que designer, on aime mettre des grosses roues. On voudrait toujours mettre des grosses roues. Mais on est limité par les normes. Alors c’est une bonne nouvelle si cette version permet finalement de faire évoluer de manière générale les contraintes dans le bon sens!”. Etonnant non?
Pour lire la partie 2 des confidences et anecdotes, c’est par ici !
Remerciements à tous les experts DS pour ces échanges. Et particulièrement à Alexandre Stricher.
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