La Volvo V40, vous connaissez? Une alternative aux compactes premium du trio allemand Mercedes Classe A, Audi A3 et BMW Série 1. J’avais déjà eu l’occasion de vous dire du bien de sa version Cross Country. Restylée il y a un an, la compacte suédoise a revu légèrement son esthétique, son package technologique et sa gamme de motorisation. La gamme est notamment coiffée d’une version T5 essence au look aguicheur dans sa finition dynamique R-Design. Alors finalement, la Volvo V40 mérite-t-elle votre attention face aux ténors de sa catégorie? J’ai passé une semaine en sa compagnie pour me faire un avis.
Afin de mieux s’intégrer dans la gamme, la V40 a reçu l’été dernier un léger restylage. Le fameux marteau de Thor a intégré les phares tandis que de nouvelles teintes, jantes et garnitures sont venues peaufiner un design qui, malgré ses 4 ans, n’avait pas besoin de plus. La finition R-Design est à Volvo ce qu’est la S-Line à Audi : la V40, dans cette robe, s’offre un design un peu plus sportif agrémenté de jolies jantes et offrant la possibilité de prendre, en option, le “bleu éclatant” qui signe tous les modèles R-Design de la marque.
A l’arrière, peu de modifications même si un diffuseur et une double sortie d’échappement confirme le surplus de sportivité. Avouons-le : élégante mais somme toute assez classique dans sa version normale, la V40 affiche un look dynamique très réussi dans cette finition. Au quotidien, on apprécie de retrouver cette jolie voiture chaque matin et, peu probable en version normale, elle attire plutôt les regards. Bref, on se démarque! Le reste est-il à la hauteur?
Si on aime admirer sa voiture, c’est bel et bien à l’intérieur qu’on y passe le plus de temps. Au quotidien, cette V40 est-elle facile à vivre? Globalement oui, même si le tableau n’est pas parfait. On apprécie par exemple la qualité de fabrication, le confort des sièges ou encore la douceur des commandes. On sera un peu plus réservé sur l’habitabilité même si, reconnaissons le, on ne transporte pas tous les jours 4 adultes dans sa voiture quand on choisit ce genre de véhicule. Idem pour le coffre qui, avec 335 litres, offre une contenance correcte, sans plus, d’autant que son seuil de chargement est assez haut perché. Heureusement, il se rattrape par un dessin carré très fonctionnel et une banquette rabattage facilement.
On pestera aussi un peu contre l’ergonomie de cette V40 : l’agencement de la console centrale ne me dérange pas et je fais partie même de ceux qui apprécie au contraire les boutons plutôt que le tout écran. J’apprécie aussi la console suspendue ou encore l’atmosphère sportive qui se dégage de cette version, toute de noir vêtue à bord avec ses éléments en cuir, son pédalier aluminium et son pavillon de voir anthracite. Malgré le grand vide-poche, les rangements manquent et ne sont pas très pratiques : idem pour les commandes de vitres électriques, mal situées sur la contre-porte et qui oblige souvent à les chercher.
Alors même que la V40 fait le plein de technologie, étant l’une des premières à avoir inauguré un tableau des bord 100% numérique et paramétrable, on s’étonnera qu’elle ait encore un frein de parking manuel, qui plus est mal implanté, alors qu’il ne couterait pas très cher de la doter d’un frein de stationnement électrique qui libèrerait de la place sur la console.
Dernier point négatif : la navigation, dont les menus sont complexes et peu intuitifs. J’avais déjà remarqué cela lors de mon essai de la version Cross Country et Volvo n’a apparemment pas amélioré le système alors même qu’elle est censée être équipée du système connecté Sensus du XC90. Dommage car pour le reste, en bonne Volvo, la V40 R-Design fait le plein d’aides à la conduite, moyennement finances bien entendu (le premium…).
Cette version T5 de 245 ch n’est pas apparue avec le restylage de la V40. Non, elle était sortie quelques mois avant car le suédois fait régulièrement évolué ses gammes. C’est pourtant pour moi la première fois que je teste cette version. Un moteur essence de 245 ch couplé à une boite Geartronic 8 : clairement pas la version de la V40 qu’on croise à tous les coins de rue. Une configuration d’ailleurs également peu courante sur ses concurrentes premium où le diesel est encore roi. Et c’est bien dommage… Car il faut bien l’avouer, le cocktail est assez savoureux, y compris pour une utilisation quotidienne.
Si cette version n’a pas la prétention de venir chercher les versions S3 d’Audi ou AMG de la Mercedes Classe A, elle représente une alternative intéressante à des compactes généralistes type 308 ou Golf GTi ou des versions un peu plus modestes du trio premium allemand. Car au quotidien, cette V40 R-Design T5 affiche une excellente philosophie : toujours sécurisante, elle saura donner le sourire à son conducteur dès lors qu’il voudra se faire un peu plaisir au volant. Là, il ressentira immédiatement les 245 ch qui permettent d’abattre le 0 à 100 en à peine 6,3s. Mieux, il se sentira pleinement en sécurité car le châssis, sain, n’ait jamais pris en défaut. Les ingénieurs Volvo ont quelque peu raffermi les suspensions de cette V40 et c’est une bonne chose.
Mais n’oublions pas qu’elle partage ses dessous avec la Ford Focus (ancienne parenté oblige), et cette dernière bénéficie d’un des châssis les plus affûtés du segment. Tant mieux pour la V40 qui en profite. Surtout, on ne ressent pas de lourdeur dans la direction ou dans la conduite en général comme cela peut être le cas souvent avec des compactes généreusement motorisées. Jamais brutale, cette version conjure dynamisme et souplesse. Merci aussi à la boite Geartronic 8, très bien étagée et qui passe les rapports en douceur quelque soit le mode de conduite sélectionné. On pourrait être un peu déçu par contre que le moteur 4 cylindres n’émette une sonorité un peu plus sportive. Néanmoins, ne nous mentons : lors d’un essai ponctuel, un joli bruit est agréable. Mais finalement, sur la durée, je préfère volontiers cette légère sonorité émise par le bloc T5, agréable, mais qui ne crie pas à tous les passants “Regardez moi, je roule en sportive!”. Terminons sur un dernier point, le confort de cette version dynamique, même avec les jantes 18 pouces ce notre modèle d’essai. Même si la châssis est un peu raffermi par rapport à une V40 classique, les ingénieurs Volvo ont tout de même préféré privilégié le confort de suspension à la raideur d’une pure sportive. Votre dos vous remerciera même si, contre-partie, en conduite plus soutenue, la version prend un peu de roulis. Rien de bien inquiétant cependant, le châssis étant très sain. On fera un dernier petit reproche quant à l’endurance du freinage, qui mériterait un peu plus d’attention.
Outre sa douceur de conduite sur autoroute et son talent sur route, comment se débrouille-t-elle en ville? Avec son allure de break de chasse, on pourrait penser que la V40 y est à son aise. Et ce n’est pas faux, car la direction pouvant se démultiplier la rend facile à manoeuvrer. Mais son dessin, avec sa poupe qui remonte et sa petite lunette arrière, fait que la rétroversion n’est pas très bonne. Mais la V40 dispose de tout l’arsenal d’aides facilitant le quotidien, comme son détecteur d’angle mort très bien placé ou encore son park assist automatique très efficace!
Elle se dote aussi d’un freinage automatique en ville qui détecte même les piétons. Ca peut vous paraitre gadget mais après que la voiture de devant ait pilé sans raison et que la V40 se soit arrêtée seule sans que j’ai le temps d’intervenir, je dois reconnaitre que le système est très efficace. Et c’est clairement un atout de Volvo qui commercialise les aides à la conduite non pas pour faire comme tout le monde –je peux vous citer moults véhicules ainsi équipés où le système fonctionne mal– mais pour réellement assister le conducteur. N’oublions pas l’objectif 0 mort d’ici à 2020.
Alors, une auto pour le quotidien?
Après une semaine en V40 T5 R-Design, puis-je arriver la conclusion qu’elle doit compter à l’heure du choix? La réponse est oui. Face à une concurrence bien établie mais aussi très anonyme, si vous avez envie de vous démarquer, la V40 reste l’une des seules compactes premium permettant de faire la différence tout en affichant des prestations à la hauteur du trio allemand. Les DS 4 et Alfa Giulietta sont désormais dépassés, tout comme la Lexus CT200h, malgré son énième restylage. On pourrait aussi considérer l’Infiniti Q30 mais elle n’est qu’un dérivé de la Mercedes Classe A, en moins bien. Finition R-Design et moteur essence T5, le duo parfait pour la Volvo V40? Disons que dans cette version, la paisible compacte premium suédoise, si elle ne se métamorphose pas, adopte un surplus de caractère, aussi bien esthétique que dans le plaisir de conduite, qui mérite attention. Ceux qui cherchent des sensations fortes et une sportive radicale seront élus. Pour les autres, ils trouveront une voiture permettant de rouler différent. Même si la V40 commence à afficher quelques rides, ses prestations restent à la hauteur, notamment dans cette attachante configuration, qui se paye toutefois au prix cher. A considérer donc au moment du choix, surtout que, comme nous le disait Yves Pasquier-Desvignes lors d’une interview, la V40 peut commercialement faire mieux sur le marché français. Personnellement j’en suis convaincu et je l’aurai bien gardé un peu plus….
Laisser un commentaire