Il n’est jamais facile de renouveler un best-seller. Aussi, après treize années de carrière et plus de 630 000 véhicules vendus, le Volvo XC90 a laissé sa place il y a quelques mois au tout nouveau … Volvo XC90. Mis à part le nom, tout change pour cette seconde génération qui inaugure le nouveau design du constructeur et dévoile également ses nouvelles ambitions. Il vient concurrencer les SUV premium avec de nombreux arguments à faire valoir à commencer par sa conception suédoise. Mais a-t-il vraiment tous les atouts pour réussir et se faire une place parmi les stars du marché? On a passé quelques jours à son volant pour le vérifier. Verdict.
A New Beginning…
Pour le lancement de son nouveau SUV de luxe, Volvo a choisi de s’associer à un compatriote, le DJ à succès Avicii. Une association pour le mois étonnante au premier abord puisqu’on n’imagine pas le jeune homme comme la cible de clientèle. N’est-il pas d’ailleurs plus connu auprès des enfants des potentiels clients du XC90 plutôt que d’eux-mêmes? Au final, la collaboration fonctionne bien puisque cette campagne de communication – décryptée ici par nos soins – marque tout comme le nouveau XC90, une nouvelle ère pour le constructeur! En toute logique, Volvo a repris une partie de la campagne pour la décliner en spot TV qui fleure bon l’esprit suédois si caractéristique des véhicules de la marque et tout le bien-être qui s’en ressent…
Chose qui peut paraitre surprenante : le XC90 a droit à une diffusion massive en TV alors même que ses concurrents n’en font pas ou peu. Logique pourtant car la marque a de grosses ambitions pour son modèle – 100 000 ventes par an – y compris en France. Ca fonctionne plutôt bien car il s’en est déjà vendu près de 60 000 dans le monde et plus de 1000 chez nous, un très beau démarrage !
Bien plus qu’un marteau de Thor…
13 années se sont écoulées entre les deux générations. Une éternité en automobile et le design, d’un génération à l’autre, est donc complètement remanié. Le XC90, fleuron de la marque, inaugure d’ailleurs la nouvelle identité stylistique de la marque : plus d’expression, plus d’assurance, plus de lignes douces mais toujours cette robustesse qui doit se dégager de la carrosserie. Afin de se faire une place au soleil et pouvoir se positionner sur deux segments, le XC90 a grandi puisqu’il affiche désormais 4,95m de long.
De quoi le positionner clairement face à un Audi Q7 même si, dans ses versions d’entrée de gamme (à partir de 49 900€), il peut aussi venir tailler des croupières à un Q5. Si, dans la réalité, le véhicule est imposant, notamment du fait de son dessin assez carré, la face avant, douce et très épurée, permet grandement d’alléger l’ensemble.
Le XC90 se veut très statutaire mais également reconnaissable au premier regard. Pour cela, il inaugure la signature lumineuse 100% full LED en forme de marteau de Thor qui permet de le distinguer immédiatement comme une Volvo. On retrouve aussi la grosse calandre Volvo qui grandit, mais, par quelques contours arrondis, en impose sans paraitre “lourde”. L’arrière reste aussi très caractéristique des Volvo avec ses feux verticaux même s’ils suivent le décroché du hayon afin d’apporter un peu de légèreté à l’ensemble.
Au final, la voiture a une très belle allure et en impose sans faire trop massive. Sur notre finition Individual, de nombreuses touches de chrome viennent par ailleurs peaufiner l’extérieur du véhicule. Le XC90 se fait d’ailleurs fortement remarqué car durant notre essai, nombreux ont été les regards sur son passage mais également les interrogations positives sur le véhicule!
Bien-être à bord…
Il n’est pas toujours évident de vous retranscrire ce que l’on ressent lorsqu’on pénètre à bord d’un véhicule. Mais il a une chose qui est sûre pour les Volvo et qui se confirme encore cette fois après notre essai de la V40 CrossCountry et de la V60 Plug-in Hybrid : c’est le bien-être à bord. Finie la console centrale suspendue, le XC90 inaugure également une nouvelle génération de design intérieur qui prône à la fois la simplicité et la technologie. C’est pourquoi toutes les commandes se concentrent sur une immense tablette tactile de 9 pouces Sensus qui fait office de centre névralgique du véhicule puisqu’on y contrôle la navigation, la téléphonie (avec affichage des SMS) ou encore les commandes de sièges et de climatisation…
L’ensemble est à la fois épuré mais également très luxueux en alternant le cuir et les boiseries sur notre modèle d’essai. Tout respire la qualité et il faut alors être pointilleux pour trouver à redire sur quelques plastiques moins qualitatifs qu’il n’y parait.
L’ambiance se veut feutrée et on se laisse alors facilement bercer par la musique qui sort à travers les 19 haut-parleurs de la sono Hifi Bowers et Wilkins qui transforme le SUV en salle de concert.
Une salle de concert que vous pourrez partager à plusieurs car le modèle accueille 7 personnes à son bord et chaque passager sera à son aise (testé et approuvé par des collègues!), particulièrement au second rang où la place, en plus d’être gigantesque, offre tous les éléments de confort moderne pour voyager en première classe !
D’ailleurs, au-delà de la moelleuse sellerie en cuir – qui nous rappelle au passage ses origines suédoises avec un petit drapeau cousu dans la couture – le bien-être à bord est renforcé par l’insonorisation soignée. Notre motorisation diesel D5 de 225 ch sait se faire discrète alors même qu’on roule sur un tapis de velours grâce à l’efficace suspension pilotée qui ajuste d’ailleurs automatiquement l’assiette du véhicule en fonction du profil de la route mais également du mode de conduite choisi. Enfin, et c’est bien logique vu la taille du SUV, le coffre à hayon électrique est gigantesque, totalisant 692 litres sous le cache-bagages en configuration 5 places et préserve encore 300 litres avec sept passagers à bord. De quoi partir en voyage sereinement!
Dynamic? Off-road? A vous de choisir!
Un SUV de 4,95 m sur la route? Pas vraiment une danseuse me direz-vous. Certes. Mais en changeant de génération, et bien qu’il ait grandi, le SUV Volvo a perdu plus de 100 kg sur la balance. Il bénéficie également d’une toute nouvelle plate-forme qui a fait l’objet de toutes les attentions et qu’on retrouvera d’ailleurs prochainement sur la berline S90.
Mais avec plus de 2 tonnes sur la balance pour une puissance de 225 ch, le 4 cylindres diesel D5 ne transforme pas le XC90 en voiture sportive. Bien entendu, à ce niveau de gamme, vous n’aurez jamais la sensation de manquer de puissance sous le pied lors de votre accélération. Et l’on n’achète pas non plus ce type de SUV pour battre le chrono. On retiendra alors que le XC90 D5 se débrouille bien sur la route même si, sur les premiers rapports, on sent que le véhicule serait plus à l’aise avec quelques chevaux en plus. La boite de vitesses automatique à 8 rapports est très douce dans ses passages mais une accélération franche fera doucement hurler la mécanique. On sent alors un certain creux à bas régime.
Parmi les 5 modes de conduite proposés (Eco, Confort, Dynamic, Off-Road, Individual), réglables depuis une très jolie molette sur la console centrale, il faut clairement privilégier le mode Dynamic qui assure des relances plus franches tout en rendant la direction plus communicante avec son conducteur. Ajoutez à cela que le véhicule s’abaisse légèrement automatiquement afin de vous permettre une tenue de route plus précise. Au final, mine de rien, notre Volvo X90 abat le 0 à 100 km/h en 7,8s, un résultat digne d’une petite sportive. Merci les deux turbos! Nous n’aurons pas tenté l’expérience du tout-terrain, belle carrosserie oblige, mais pour être passé dans un petit chemin un peu boueux, le XC90 n’a pas bronché. Même si gageons que ses 4 roues motrices serviront plus à vous rassurer lorsque vous irez aux sports d’hiver que dans des aventures effrénées hors-piste…
Comme toujours chez Volvo, le XC90 fait le plein d’assistances à la conduite. On passera sur les évidences telles que l’affichage tête haute qui se passe de lame pour se refléter de manière très pratique dans le pare-brise ou encore des détecteurs d’angle mort qui sont désormais connus par tous, tout comme les jolis compteurs 100% digitaux.
Non, Volvo, dans son optique sécuritaire de 0 mort à bord d’une voiture de la marque d’ici à 2020, offre au XC90 de nouvelles aides à la conduite améliorées. Ainsi, le régulateur adaptatif, toujours aussi efficace, particulièrement dans les embouteillages, ajoute désormais une détection des piétons et des cyclistes et saura ainsi freiner le véhicule au besoin même à une intersection! Ce qu’on aime c’est que toutes ces aides sont parfaitement abouties ce qui n’est pas toujours le cas chez la concurrence mais laisse aussi toujours la main au conducteur. Elles assistent sans pour autant prendre le contrôle. Un vrai plus!
Même en ville, le XC90 se montre plutôt agile mais c’est aussi là qu’on aura un reproche à faire au tout tactile. Car pour utiliser le système de stationnement automatique, il faut alors aller naviguer dans les différents menus. Pas pratique quand vous recherchez une place et qu’il y a du monde derrière vous. Un simple bouton sur la console aurait été plus rapide pour activer une fonctionnalité au demeurant très efficace même si, équipé d’une caméra avec vision 360° et d’une direction très douce en manoeuvre, nous n’aurez aucun mal à garer l’engin qui offre par ailleurs une très bonne visibilité vers l’arrière.
Gold ou Infinite?
Le prix, souvent la question qui fâche lorsqu’on parle premium. Vous vous ferez votre avis sur la question mais retenez que le véhicule, qui affiche une consommation “officielle” mixte de 5,7l/100, s’est contenté en moyenne sur notre essai de 4 jours (et près de 1000 km parcourus) de 7,2l/100. Une valeur largement raisonnable pour un véhicule de ce type! Notre version d’essai, D5 Individual 7 places, fait le plein d’équipements – il me faudra d’ailleurs autant de lignes pour vous les lister que la longueur déjà conséquente de cet essai – s’affiche à 85 850€. A ce prix, le XC90 embarque une technologie de dernier cri et tous les équipements de luxe et de confort qu’on est en droit d’attendre d’une telle auto. Mais sachez également qu’il démarre plus modestement à moins de 50 000€, de quoi le mettre en face de véhicules du segment inférieur! Pas mal donc…
Service au top?
Il est parfois des mésaventures d’essai qui ne se racontent pas. Mais celle-ci n’en est pas une. Car durant ces quelques jours passés en compagnie du XC90, le véhicule nous a, un matin, signalé un pneu dégonflé à l’avant du véhicule. Pression des pneus faite, tenue de route inchangée mais passage en concession par sécurité. Direction alors la concession Volvo de Villeneuve d’Ascq dans le nord. Seulement cette concession est un site de vente. Ni une ni deux, le Commercial a prévenu le Conseiller Service de la concession de Roncq qui assure le service après-vente de notre venue sans rendez-vous (et ce en toute fin de journée!) afin de procéder à un contrôle du véhicule. Sur place, le Conseiller Service nous attendait et a pris le temps de faire tous les contrôles nécessaires sur le véhicule afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun problème. Bref, un service au top dans les deux cas qui mérite d’être signalé!
Le verdict :
Face à une concurrence toujours plus acharnée – l’Audi Q7 vient d’être renouvelé -, le nouveau XC90 dispose de tous les atouts pour se faire une place parmi les stars du marché. Réussi esthétiquement (mais c’est subjectif), luxueux, confortable, parfaitement équipé et correctement motorisé, il adopte les codes des concurrents allemands tout en y ajoutant le charme typique #MadeBySweden qui lui donne sa propre personnalité. Reprenant l’ADN sécuritaire de la marque mais en y ajoutant, comme toutes les dernières Volvo, un véritable agrément de conduite, une forte technologie embarquée et une véritable sensation de bien-être à bord, le véhicule est une réussite. On pourra lui reprocher une qualité de finition légèrement inférieure à ce que propose Audi (mais tout de même d’un très haut niveau) et une mécanique diesel manquant un peu de noblesse face aux 6 ou 8 cylindres de la concurrence. Mais il répondra cependant aux besoins de 80% de la clientèle du segment. Et les plus exigeants pourront se tourner vers la version T8 Plug-in Hybrid essence qui vient d’arriver sous son capot!
Les + : Confort de haut niveau, bien-être à bord, système Sensus simple et intuitif, sécurité active et passive, agrément de conduite, technologie embarquée.
Les – : noblesse du 4 cylindres diesel, direction floue en mode confort, quelques détails de finition.
Un grand merci à Hélène Laoudi et Marc Debord pour cet essai.
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